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un avantage qui augmente seulement l’honneur ou le salaire de la fonction, déjà donnée au choix. C’est ainsi qu’à la cour des comptes la moitié des emplois de référendaires de première classe est attribuée aux plus anciens titulaires de la seconde classe. Enfin, dans quelques administrations où des fonds disponibles sont répartis entre les employés inférieurs que l’insuffisance des crédits privait du traitement légalement assigné à leur titre, les allocations nouvelles appartiennent aussi de droit aux plus anciens, parce qu’il paraît juste de commencer par ceux qui ont le plus long-temps attendu. A part ces privilèges conférés à l’ancienneté, l’avancement est accordé au choix. C’est la règle de l’armée elle-même pour tout ce qui ne revient pas à l’ancienneté, et de tous les autres services publics. Le choix s’exerce dans les cadres de la hiérarchie et se dirige d’après les lumières que lui fourbissent des garanties diverses destinées à l’éclairer.

Nous avons déjà parlé de la hiérarchie dans son organisation générale et dans ses rapports avec la constitution des services publics. Relativement à l’avancement, la hiérarchie se compose des grades et des classes, expressions diverses pour indiquer les degrés successifs de l’échelle. Le grade désigne plus spécialement un titre ou une fonction spéciale, la classe un rang parmi ceux qui occupent cette fonction. Ces divisions, quelquefois multipliées à l’excès, fournissent le moyen d’accorder plus fréquemment des récompenses, et de tenir ainsi le zèle plus constamment éveillé. A très peu d’exceptions près, l’armée ne connaît que les grades. Dans les emplois des administrations centrales, les commis, les sous-chefs, les chefs de bureaux, sont divisés en classes nombreuses. Il en est de même dans les services financiers ; on y trouve des emplois qui ont jusqu’à huit classes. La classe est quelquefois attachée à l’agent, presque toujours à la résidence. Les ingénieurs des ponts-et-chaussées, les conservateurs des forêts, d’autres fonctionnaires des finances, peuvent avancer de classe sans quitter leur poste. Les préfets, les sous-préfets, les directeurs des régies financières, n’obtiennent cet avancement qu’en changeant de résidence, obligation parfois onéreuse et qui a empêché des hommes très méritans d’accepter un avancement dû à leurs longs services, obligation toujours regrettable, en ce qu’elle établit une mobilité fâcheuse et prive souvent un arrondissement, un département d’un agent populaire et estimé qui ne’ tiendrait point à s’en éloigner, et ne peut pourtant obtenir qu’à ce prix la récompense de ses travaux. La plupart des services comportent des fonctions de nature diverse et qui, suivent une hiérarchie parallèle ; dans la magistrature, le parquet