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ETUDES


SUR L'ANTIQUITE.




VARRON ET SES SATIRES MENIPEES.

I. Sentences varroniennes inédites, par M. Vincenzo Devit ; Padoue, 1843.

II. Les Saturoe Menippeoe, par M. Franz OEhleu ; Quedlinbourg, 1844.




I.

Le vieux Varron fut un lettré plus encore qu’un écrivain ; l’idéal pour lui était bien plus dans le savoir que dans le style. Approfondir et inventorier tout ce qu’on avait connu, tout ce qu’on avait fait jusqu’à lui, toucher chaque science et aborder chaque écrit, fut sa vocation véritable. Helluo librorum, gourmand de livres, l’expression pourrait lui être tout aussi bien appliquée qu’elle le fut à Gabriel Naudé ; encyclopédiste et polygraphe comme l’auteur des Coups d’État, il fut comme lui un de ces érudits passionnés à qui la forme importe peu, et qui visent surtout à la variété des sujets, à la curiosité des détails. Certes, à lire le Mascurat de Naudé, on ne se douterait jamais que cet ouvrage a été écrit six ans seulement avant les Provinciales ; la trame du discours est encore bigarrée de toutes les façons de dire propres