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LADY STANHOPE.




MEMOIRS OF THE LADY HESTER STANHOPE
As relaled by herself in conversations with her physician, comprising her opinions and anecdotes of some of the most remarquable persons of her lime. — 3 vol., London, 1845.




Le médecin de lady Stanhope vient de soumettre au procédé usuel des biographes anglais la vie, les conversations, les actes de cette femme extraordinaire. L’ouvrage n’est pas celui d’un homme d’esprit ou même d’une intelligence bien ordonnée ; de mille ou douze cents pages gonflées par les ruses de la librairie et les redites d’un écrivain qui tire au volume, à peine pourrait-on extraire cinq cents pages vraiment utiles. Peu importe ; on aime ces longueurs, on s’engage avec plaisir dans ce marécage de mauvais style et d’anecdotes entassées pêle-mêle, tant elles éclairent bien cette étrange figure de la nièce de Pitt, reine de Tadmor, sorcière, prophétesse, patriarche, chef arabe, morte en 1839 sous le toit délabré de son palais ruineux, à Djîhoun, dans le Liban.

C’était une des notables originalités de l’époque, et qui tenait à l’époque même par de fortes attaches. Tout ce qui est grand et bizarre dans ce siècle et le précédent, elle le rappelle : lord Chatham et Pitt par la naissance, Napoléon par les idées orientales ; par la misanthropie, Rousseau, Werther, lord Byron surtout, qui partit pour l’Orient six mois avant elle, et, comme elle, ne revint jamais. Le groupe des femmes