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LA


QUESTION DU MEXIQUE.




RELATIONS DU MEXIQUE
AVEC LES ETATS-UNIS, L'ANGLETERRE ET LA FRANCE




En présence des graves complications qui surgissent dans le Nouveau-Monde, on peut prévoir que la politique de l’Europe se trouvera de plus en plus mêlée aux luttes et aux agitations des sociétés américaines. Au nord, le gouvernement britannique discute avec les États-Unis au sujet de l’Orégon ; au centre, il se rend maître du Nicaragua ; au sud, les révolutions de la Plata nécessitent l’intervention de deux grandes puissances appelées à défendre les droits de l’humanité et leurs intérêts compromis. C’est un terrain nouveau sur lequel la France prend position un peu tard, et qu’il importe de bien connaître. Déjà l’Angleterre et les États-Unis se sont préparé les voies. Vis-à-vis de ces jeunes républiques dont les destinées semblent désormais étroitement liées à celles de l’ancien monde, quel sera notre rôle ? quelle occasion saisirons-nous pour établir notre influence sur une base large et durable ? Jamais une telle question n’a présenté plus d’à-propos que depuis nos démêlés avec le Mexique. Ne nous le dissimulons pas, si nous refusons de comprendre la gravité des évènemens qui se passent de l’autre côté de l’Océan, si nous permettons que le Mexique soit entamé par l’Angleterre ou les États-Unis, c’en est fait des républiques espagnoles du Nouveau-Monde, c’en est fait peut-être de notre nom au-delà de l’Atlantique. Désormais nous trouverions