Mademoiselle je ne sais qui, mademoiselle votre protégée. Est-ce que je sais le nom de vos danseuses ?
Ah ! c’est donc là ce beau propos qu’on vous a tenu sur mon compte ?
Précisément. Est-ce que vous niez ?
C’est un conte à dormir debout.
Il est fâcheux qu’on vous ait vu très distinctement au spectacle avec un certain chapeau rose à fleurs comme il n’en fleurit qu’à l’Opéra : Vous êtes dans les choeurs, mon voisin ; cela est connu de tout le monde.
Comme votre mariage avec M. Camus.
Vous y revenez ? Eh bien ! pourquoi pas ? M. Camus est un fort honnête homme, il est plusieurs fois millionnaire ; son âge, bien qu’assez respectable, est juste à point pour un mari. Je suis veuve, et il est garçon ; il est très bien quand il a des gants.
Et un bonnet de nuit ; cela doit lui aller.
Voulez-vous bien vous taire, s’il vous plaît ? Est-ce qu’on parle de choses pareilles ?
Dame, à quelqu’un qui peut les voir.
Ce sont apparemment ces demoiselles qui vous apprennent ces jolies façons-là.
Tenez, marquise, je vous dis adieu. Vous me feriez dire quelque sottise.
Quel excès de délicatesse !
Non ; mais, en vérité, vous êtes trop cruelle. C’est bien assez de défendre qu’on vous aime, sans m’accuser d’aimer ailleurs.