Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 9.djvu/1005

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que par toi, et si tu ne peux t’empêcher de le dire, parle franchement sans rien cacher, quand même tu croirais bien faire.

« Ne raconte pas ce dont tu as été témoin. Sois discret, car c’est un vilain vice que d’être bavard, et si tu mens, tu seras certainement puni. Garde le silence, on ne gagne rien à parler.

« Si l’on t’envoie en message près de quelqu’un qui t’accueille durement, qui parle mal de celui qui t’a envoyé, ne rapporte pas cette réponse donnée de mauvaise humeur, et ne laisse pas entendre qu’on te l’a faite. Si l’on te demande comment tu as été reçu, réponds tranquillement, en termes doux ; cache-le mal que l’on t’a dit, dans la crainte d’irriter les deux parties, qu’on ne se blesse ou qu’on ne se tue, et que plus tard tu ne dises tristement : Ah ! si je ne l’avais pas dit ! mais il sera trop tard, et tu passeras pour un brouillon, sans que tu aies d’excuse.

« N’aie aucun rapport avec la femme d’un autre, vis chastement, car on n’existe pas deux fois dans ce monde, la vie est courte, difficile, et tout a un terme.

« N’offense personne, n’attente pas à son honneur, rends-toi digne des récompenses que Dieu accorde à chacun comme il lui plaît, reçois ce qu’il te donnera, remercie-le, et si c’est beaucoup, ne t’enorgueillis pas. Humilie-toi, ton mérite n’en sera que plus grand, et les autres n’auront pas occasion de murmurer ; mais au contraire, si tu t’attribues ce qui ne t’appartient pas, tu recevras des affronts et tu offenseras Dieu.

« Lorsque quelqu’un te parle, ne remue ni les pieds ni les mains, ne regarde pas à droite et à gauche, évite de te lever ou de t’asseoir si tu es debout ; tu passerais pour un étourdi et un impoli.

« Si tu es au service de quelqu’un, aie soin de te rendre utile avec zèle et de lui être agréable ; tu ne manqueras pas du nécessaire, et tu seras bien traité partout : si tu fais le contraire, tu ne pourras rester chef personne.

« Mon fils, si tu refuses d’écouter les conseils de ton père, tu feras une mauvaise fin, et ce sera ta faute.

« Ne sois pas orgueilleux de ce que Dieu t’a donné et ne méprise pas les autres ; tu offenserais le Seigneur, qui t’a placé dans une position honorable.

« Si tu es ce que tu dois être, on te citera aux autres pour modèle quand on voudra qu’ils se corrigent.

« Voici, ô mon fils ! les conseils que te donne un père qui te chérit ; observe-les, et tu t’en trouveras bien. »


Conseils d’une Mère à sa Fille

« Ma fille, je t’ai mise au monde, je t’ai élevée et nourrie comme il faut ; l’honneur de ton père a rejailli sur toi ; si tu ne fais pas ton devoir, tu ne pourras pas vivre avec les femmes vertueuses, et personne ne voudra de toi pour épouse.

« L’on ne vit dans ce monde qu’avec beaucoup de peine et de travail, les forces s’épuisent ; il faut donc servir Dieu pour qu’il nous aide ; nous soutienne