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Un recensement de 1789 n’attribue plus à la capitale que 524,186 individus. La décroissance continue sans doute jusqu’aux jours sanglans de 1793 ; il est regrettable pour l’histoire qu’on n’ait pas constaté à quel chiffre se réduisit la population parisienne pendant la terreur, la sécurité commence à renaître dès les premiers temps du consulat, et se manifeste par un épanouissement progressif de la société : on compte à Paris 548,000 habitans en 1801, et 580,000 en 1806. Cet essor est à peine suspendu par les derniers revers de l’empire. Avec le régime constitutionnel et la centralisation administrative poussée jusqu’à l’abus, la métropole devient un immense foyer lumineux dont l’expansion est surprenante. Trois ans après la restauration, Paris compte déjà 710,000 ames, et en douze ans ce nombre s’élève progressivement jusqu’à 880,000. La révolution de juillet, comme celle de 1780, éloigne momentanément les peureux et les mécontens Le recensement de 1831 ne donne plus que 785,862 personnes, en comprenant la population mobile des établissemens militaires. La confiance renaît, la grande ville redevient, comme par le passé, le rendez-vous des gens d’affaires, le champ-clos des chevaliers d’industrie, le paradis des oisifs, et en 1836 un nouveau recensement signale 899,313 habitans. C’est, en cinq ans, une augmentation de 114,000 ames, ou environ. 14 pour 100. Pour la banlieue, l’accroissement a été plus rapide encore, et s’est élevé, pendant la même période, à près de 25 pour 100, non compris les 10 à 12,000 personnes qui vont pendant les six beaux mois de chaque année habiter les communes rurales du département de la Seine. Enfin un dernier dénombrement, opéré en 1841, porte le total de la population parisienne à 935,361, et l’ensemble de la population départementale à 1,194,603. Ce surcroît de : 36,000 ames pour la métropole, et de près de 100,000 ame pour les arrondissemens ruraux, serait un phénomène presque inquiétant, s’il n’avait pas une cause passagère, l’affluence déterminée par le grand travail des fortifications. Le recensement, de 1841 ne nous étant connu que par ses résultats généraux, nous avons dû rendre pour base de nos appréciations le recensement analytique de 1836.

L’arrondissement le plus populeux à cette époque, comme encore aujourd’hui, était le sixième, qui renfermait 93,000 ames, tandis que le neuvième en comptait moitié moins. 12,055 individus avaient pour domicile les hôpitaux ; 1,380 condamnés subissaient leur peine dans les prisons ; il y avait dans les casernes 17,051 militaires ; dans les établissemens religieux, 2,323 personnes. Les collèges au nombre de 10,