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PASTORALES.

Que pour les soins d’hiver, le village s’arrange,
Que l’attirail des champs s’abrite sous la grange,
Et que les froids matins se rapprochent des soirs ;

Quittons les champs mouillés et les vignes désertes ;
Regagnons à Paris nos gîtes enfumés
Ce n’est plus la saison des vestes entr’ouvertes,
Des chaleurs qui faisaient aimer les ombres vertes,
Des levers matinaux et des toits mal fermés.

Ce qu’il faut maintenant, c’est une chambre close,
Un foyer où pétille un fagot de genêts,
De la bière, une pipe, et, dessus toute chose,
Deux compagnons qu’on aime, avec lesquels on cause
Bien avant dans la nuit, les pieds sur les chenets.



WATTEAU.


J’aime les nobles parcs aux arbres réguliers,
Comme on n’en voit, hélas ! plus guère qu’en gravure,
Avec de la charmille et de grands escaliers
Montés et descendus par des gens en parure.

Sur la dernière marche est un jeune galant
Qui conduit aux bosquets une fine marquise,
Tient un discours rapide et marche d’un pas lent,
Pour qu’avant le bosquet la pauvre ame soit prise.

Ou bien ce sont encore, au plus frais d’un jardin,
Des couples d’amoureux assis sur l’herbe molle,