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LE


ROMAN D'AUTREFOIS.




MADEMOISELLE DE SCUDERY.




Tout le monde connaît de réputation George de Scudéry, gouverneur de Notre-Dame-de-la-Garde et capitaine d’un vaisseau du roi. Si nous en croyons Conrart, après avoir long-temps servi le roi dans ses armées de terre et de mer, il se rendit célèbre dans toute la France par un grand nombre d’écrits de prose et de vers dont il enrichit le public. Le public ne lui en a pas gardé une longue reconnaissance. De tous ces écrits, on n’a guère retenu que le premier vers d'Alaric, quelques phrases de son misérable pamphlet contre le Cid, quelques lambeaux de ses préfaces, remarquables par le ton superbe dont il parle de lui-même, et curieuses à cet égard, même aujourd’hui. On sait que sa grande prétention était de passer avant tout pour un homme d’épée, un homme terrible, qui avait plus usé de mèches en arquebuse qu’en chandelle, de sorte qu’il savait mieux ranger les soldats que les paroles, et mieux quarrer les bataillons que les périodes[1].

  1. Préface de Lygdamon.