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ensemble 342 bâtimens, dont 279 à flot et 63 en construction. En outre, se présentent, comme réserve, les 17 paquebots transatlantiques, construits et armés dans les ports militaires. Sous le rapport numérique, cet ensemble excède de 2 bâtimens l’effectif réglementaire ; en le décomposant, on trouve 2 vaisseaux de plus ; les corvettes offrent un excédant de 8. Quant à la valeur des coques, si elles sont anciennes, le ministre affirme qu’elles n’en sont pas moins bonnes, et il cite l’Océan, qui date de 1793 et tient, malgré son âge, la tête de notre escadre d’évolutions. Il ne faudrait pourtant pas que cette confiance allât trop loin et plaçât nos flottes sous le coup de radoubs perpétuels. Que les vieux vaisseaux soient encore propres à un service de navigation, cela se conçoit ; mais il serait peut-être imprudent de s’y fier pour un service de bataille.

La flotte à vapeur ne tient pas, dans le document distribué aux chambres, une place qui soit en rapport avec le rôle qu’elle est appelée à jouer. Le ministre se retranche, il est vrai, derrière l’incertitude qui pèse encore sur le nouveau moteur et sur les perfectionnemens que chaque jour il subit. Ainsi, en moins de six années, plusieurs découvertes en ont modifié profondément l’économie. L’une est l’abandon des machines à balanciers pour des machines à connexion directe, plus légères, plus simples et occupant moins de place à bord. L’autre est l’emploi de chaudières à tubes au lieu de chaudières à carneaux, substitution qui, tout en diminuant l’encombrement et le poids des moteurs,