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DE


LA PHYSIOLOGIE.




IMPORTANCE ET PROGRES DES ETUDES PHYSIOLOGIQUES.[1]




I. – CONSIDERATIONS PRELIMINAIRES

Les plantes, les vers, les insectes, les poissons, les reptiles, les oiseaux, les quadrupèdes et l’homme, tel est l’objet de la physiologie, ou mieux, biologie. Rechercher ce qu’ont de commun ces êtres si divers, déterminer les conditions de la vie, en trouver, si je puis parler ainsi, les voies et moyens, et, avec des phénomènes aussi complexes, fonder une doctrine scientifique, certes c’est un des plus laborieux et difficiles problèmes que l’esprit humain se soit proposés, et l’avoir résolu est une de ses grandes gloires. Non qu’il faille entendre que la physiologie soit arrivée à la perfection, loin de là : elle est véritablement à son début ; mais il faut entendre que, désormais constituée, elle possède sa méthode et ses principes. Elle a cessé d’être ce qu’elle a été durant tant de siècles, une demi-science. Un mot sur son histoire me fera comprendre. Cette histoire est déjà longue, et le vaste intervalle de temps employé témoigne

  1. Manuel de Physiologie, par J. Müller, professeur d’anatomie et de physiologie à l’université de Berlin ; traduit de l’allemand, avec des annotations par A.-J.-L. Jourdan, de l’Académie royale de Médecine. – Paris, chez J.-B. Baillière, 1845, 2 vol. In 8°.