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ainsi le total définitif serait, au minimum, de 1,334,400 kilogrammes, répondant à 4,596,260,736 francs.

Après le Mexique, le Pérou et le Brésil, il ne reste que des contrées dont la production totale, jusqu’au commencement de ce siècle, était évaluée par M. de Humboldt, contrebande comprise, à 414 millions de piastres, uniquement en or. C’est une grosse somme, sans doute, lorsqu’on l’envisage d’une manière absolue, mais, relativement à ce qu’on avait extrait alors de l’Amérique, c’est seulement un quatorzième. Passons rapidement en revue ces états, dans lesquels la production n’avait pas à beaucoup près dit son dernier mot, lorsque M. de Humboldt publiait ses savantes recherches.


IX. — RÉPUBLIQUE DE LA NOUTELLE-GRENADE.

L’ancienne vice-royauté de Grenade, devenue d’abord république de Colombie, puis, en 1830, sous-divisée en trois états indépendans, la Nouvelle-Grenade, Venezuela et l’Equateur[1], produisait, dès le VIIe siècle, des métaux précieux, à peu près uniquement de l’or. C’est le sol de la république actuelle de la Nouvelle-Grenade qui seul en a fourni et continue d’en livrer au commerce. Jusqu’à ces derniers temps, on n’exploitait que les sables d’alluvion, qu’on soumettait au lavage, suivant la méthode élémentaire des orpailleurs de nos rivières ; mais actuellement, et de plus en plus, on attaque les filons même qu’on a découverts en grand nombre. On a d’ailleurs introduit, dans le lavage même, des perfectionnemens : on broie, au moyen d’appareils simples, avec avantage, les galets qui s’y trouvent en assez forte proportion. On traite ainsi particulièrement les monceaux de cailloux qui restent des anciens lavages.

Les principales exploitations en roche sont dans la province d’Antioquia, où depuis long-temps on exploite les alluvions. La Magdalena et le Cauca, son tributaire, puissans fleuves au long parcours, qui se déroulent du sud au nord parallèlement l’un à l’autre, enserrent une cordillère fort escarpée, où les filons sont nombreux et où l’on lave les sables aurifères, non-seulement dans la province d’Antioquia, mais aussi dans celles plus méridionales de Neyva, de Popayan. On a attaqué d’autres filons situés dans la cordillère, ramification de la précédente, et dirigée de même du midi au nord, qui est comprise entre le Cauca et l’Atrato ; c’est à cette portion du pays qu’appartiennent les mines de la Vega de Supia, nommées aussi mines de Marmato, où l’or est accompagné d’argent. Le Bas-Choco, zone allongée et à peu près plate, entre

  1. Une partie du territoire de l’Equateur, la province de Quito, provient du Pérou.