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DE LA


SITUATION ACTUELLE.




AFFAIRES D'ESPAGNE ET DE CRACOVIE.[1]




Ce n’est pas de nos jours un passe-temps d’amateur ni un travail facile que de faire la critique des ministres et de parler à la nation de ses affaires. Cela est devenu, par le temps qui court, une véritable profession, grave et pénible, s’il en fut. Ceux qui l’ont une fois embrassée doivent l’exercer tous les jours. Ils sont tenus de produire leurs griefs et d’écrire régulièrement contre le gouvernement, à peu près comme un préfet est tenu d’administrer, un juge de juger, un médecin de soigner ses malades, sous peine de compromettre sa clientelle. Encore

  1. Quand des hommes distingués des diverses nuances du parlement s’adressent spontanément à la publicité de la Revue, en mettant leurs travaux sous la responsabilité de leur signature, nous croyons que la Revue, en leur ouvrant ses pages, est fidèle à sa mission de réunir sur toutes les questions importantes le plus de documens et de lumières. La Revue doit être une tribune impartiale où les opinions sérieuses et sincères, quoique partant de points de vue divers, puissent se développer à l’aise. Les discussions élevées peuvent servir l’intérêt du pays, et ce n’est pas nous qui les repousserons. Aussi, bien qu’il y ait dans le morceau qu’on va lire des jugemens et des opinions qui ne sont pas en tous points les nôtres, notamment en ce qui touche quelques hommes éminens de l’opposition, nous avons cru devoir accueillir le travail de l’honorable député. Peut-être aurons-nous prochainement l’occasion de donner un mémoire politique provenant d’une source bien différente ; nos lecteurs auraient ainsi les deux faces d’une question qui recèle en elle-même la cause des complications présentes.