Page:Revue des Deux Mondes - 1847 - tome 17.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


DE


L'ÉTAT DE LA POÉSIE


EN ALLEMAGNE.




LA DERNIÈRE SAISON POÉTIQUE.




I. Kelch und Schwert (la Coupe et l’Épée), par M. Maurice Hartamnn. — Leipzig, 1845.
II. Geibel’s Gedichte, poésies de M. Geibel. — Berlin, 1846.
III. Gedichte von L. Schücking, poésies de M. L. Schücking. — Stuttgart, 1846.
IV. Der Weltpriester (le Prêtre séculier), par M. Leopold Schefer. — Nuremberg, 1846.
V. Lieder vom armen Mann (Chansons d’un Homme pauvre), par M. Charles Beck. — Leipzig, 1846.
VI. Hamdsa, recueil de chants arabes, traduit par Rückert. — Stuttgart, 1846.



Voilà deux années déjà que M. Henri Heine a publié sa vive et moqueuse fantaisie, l’Allemagne, et que M. Freiligrath a jeté au milieu des partis frémissans sa généreuse Profession de foi. C’étaient là, à des titres divers, deux charmans scandales et tout-à-fait inattendus. C’était mieux encore, et l’on pouvait entrevoir dans ces audacieux ouvrages une véritable promesse pour l’avenir. Un réveil si subit, si inespéré, de deux écrivains qui paraissaient avoir donné toute leur mesure, devait, ce semble, être un exemple fécond, un aiguillon puissant pour tant de poètes endormis ou découragés. M. Anastasius Grüa a-t-il dit son dernier mot ? M. Herwegh, trompé par des acclamations enthousiastes, se croit-il