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SCENES DE LA VIE MEXICAINE.




PERICO EL ZARAGATE.




I. – LA JAMAÏCA ET LE MONTE PARNASO.

De toutes les villes bâties par les Espagnols dans le Nouveau-Monde, Mexico est, sans contredit, la plus belle, et l’Europe pourrait s’enorgueillir de la compter au nombre de ses cités. Celui qui veut contempler dans toute sa splendeur le magnifique et bizarre panorama de la capitale du Mexique n’a qu’à monter, vers le coucher du soleil, sur l’une des tours de la cathédrale. De quelque côté qu’il porte ses regards, il aperçoit à l’horizon les dentelures de la Cordilière, gigantesque ceinture azurée de soixante lieues de tour. Au sud, les deux volcans qui dominent la sierra élèvent majestueusement leurs sommets couverts de neiges éternelles, et que les rayons obliques du soleil teignent en rose pourpre. L’un, le Popocatepetl (montagne fumante), se dessine en cône aigu sur l’azur déjà foncé du ciel ; l’autre, l’Iztaczihuatl (la femme blanche), affecte la forme d’une nymphe couchée qui livre ses épaules de glace aux dernières caresses du soleil. Au pied des deux volcans étincellent comme des miroirs trois lagunes où les nuages se reflètent, où les cygnes prennent leurs ébats. A l’ouest, le palais de Chapultepec, lieu de plaisance des empereurs aztèques et plus tard des vice-rois espagnols, déploie ses lignes imposantes. Autour de la montagne sur laquelle il est bâti, s’étend et ondule en vagues de verdure