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être dix fois en quinze ans. Jusqu’à ce jour, la dixième partie du territoire acquis aux Européens paraît avoir reçu un commencement de culture.

La seconde nature de propriété en Algérie a encore un caractère provisoire : elle procède de l’établissement des colons grands et petits, fait par le gouvernement au moyen des biens du domaine. Le fonds concessible se compose des propriétés de l’ancienne régence et des biens déclarés vacans par suite de confiscations ou à défaut de possesseurs légitimes. La reconnaissance des immeubles domaniaux, commencée peu de jours après l’occupation et poursuivie sans relâche, est loin d’être achevée : chaque pas fait en avant enrichit l’inventaire de quelques valeurs nouvelles. La situation constatée à la fin de l’année dernière, en vertu de l’ordonnance royale du 9 novembre 1845, est résumée par les chiffres suivans :

Immeubles appartenant à l’état


Affectés à des services publics « « « « « Non affectés à des services publics et gérés par le domaine « « « « «
Urbains « « Ruraux « « Urbains « « Ruraux « «
Provinces nombre superficie h. valeur fr. nombre superficie h. valeur fr. nombre superficie h. valeur fr. nombre superficie h. valeur fr. nombre superficie h. valeur
Alger 1.514 457 51.168.791 311 5.695 14.034.910 2.570 151 19.623.273 2.832 26.555 3.392.853
Constantine 680 197 13.822.323 154 6.326 2.336.627 1.793 14 1.875.581 1.011 170.198 5.573.361
Oran 810 506 17.157.932 174 2.116 5.069.228 1.280 45 6.156.490 1.999 182.929 5.333.380
3.004 1.160 82.149.046 639 14.139 21.440.765 5.643 210 27.633.344 5.842 379.682 14.299.594

Suivant ces chiffres, l’état posséderait en Algérie, en propriétés de toute nature, utilisées ou non, &5,128 immeubles, fournissant une superficie de 405,191 hectares, et évalués en capital à 145,542,749 fr. Ces chiffres représentent les biens inventoriés jusqu’à ce jour, et non pas la totalité des ressources domaniales de l’Algérie. Les droits de l’état n’ont pas pu être encore reconnus dans beaucoup de localités où les agens financiers ne pourraient pas opérer avec sécurité, et il est certain, qu’avec le temps on recouvrera encore de très vastes superficies[1]. Il faut tenir compte aussi des aliénations déjà faites, les unes

  1. La plupart des ventes ont été faites moyennant des rentes, dont le service procure annuellement plus de 800,000 fr. au trésor.