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LE


MUSEE ASSYRIEN


DU LOUVRE.




I.

Il y a trois ans à peine, on ne connaissait de l’antique capitale du royaume d’Assyrie que l’emplacement et le nom. À ce nom se rattachaient quelques récits bibliques, quelques assertions merveilleuses des historiens de l’antiquité : on refusait aux unes toute croyance, on n’opposait aux autres que des commentaires, espèce d’arme à deux tranchans, qui, maniée avec adresse, élague ou effleure à volonté. Sur l’emplacement même de la cité assyrienne, on n’avait rien trouvé que les traces d’une enceinte assez resserrée et quelques amas de briques, vestiges informes d’édifices indéfinissables. On avait donc renoncé à l’espérance de soulever le voile impénétrable depuis si long-temps étendu sur la civilisation de l’Assyrie, lorsqu’une de ces découvertes presque miraculeuses, dont notre siècle pourra s’enorgueillir à bon droit, est venue déchirer ce voile importun et nous reporter d’un bond au cœur de cette civilisation éteinte. Et maintenant peut-on avec la même assurance accuser Diodore de Sicile d’exagération ridicule ? Doit-on chercher encore dans les textes sacrés des expressions élastiques qui permettent d’en éluder le sens grammatical ? Cela est devenu