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rançonnaient les villes. Plusieurs de leurs chefs, qui étaient venus offrir leurs services pendant la guerre contre Grenade, n’étaient, disait-on, que des espions chargés de reconnaître le pays qu’ils se proposaient d’envahir. A. l’exemple des Cimbres leurs prédécesseurs, les aventuriers ne voulaient se jeter sur l’Espagne qu’après avoir épuisé la France. Leurs dévastations s’exerçaient avec une espèce de régularité toute militaire. Déjà, en 1361, un corps considérable de ces pillards avait insulté les frontières d’Aragon, et il avait fallu proclamer l’usage princeps namque pour détourner ce torrent dévastateur[1]. Ils annonçaient qu’ils viendraient bientôt en plus

  1. Carbonell, p. 189. — Nos per contrastar llur entrada, fem convocar do usatge. — PRINCEPS NAMQUE. — À cette occasion, don Pèdre écrivit au roi d’Aragon pour lui exprimer son regret de ne pouvoir, à cause de la guerre de Grenade, l’aider à repousser ces mauvaises compagnies qui désolaient ses frontières ; mais, s’il est nécessaire, ajoutait-il, « j’irai volontiers en personne chasser avec vous ces pillards. » Séville, 24. septembre 1361. Arch. gen. de Ar., reg. 1394, p. 75.