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en grains et en farines. Viennent ensuite le pain et le biscuit de mer, le riz en grains ou en paille, les marrons, châtaignes et leurs farines, les pommes de terre, les légumes secs et leurs farines, les gruaux et fécules, les grains perlés ou mondés, l’alpiste, le millet, les pâtes d’Italie et autres pâtes granulées, le sagou et l’arrow-root, la semoule de pâte et de gruau, et enfin le salep.

Tous ces articles, en 1845, ont produit ensemble au trésor 5,201,863 fr. Cependant en 1844 la recette avait été plus que double (10,695,415 fr.), et elle s’est élevée de nouveau à 9,889,304 fr, en 1846. C’est qu’il n’y a rien de plus inégal, de plus irrégulier, que l’importation des céréales elle dépend essentiellement de la plus ou moins grande abondance des récoltes, et il faut ajouter que le jeu trompeur de l’échelle mobile ajoute encore à ces irrégularités. Or, les céréales sont l’article capital de cette section. La recette a été, en effet, sur ce seul objet d’environ 10,100,000 fr. en 1844, et de 4,550,116 fr. en 1845. Il n’est pas possible d’asseoir aucun calcul certain sur une telle base de revenu. Sans parler des cas où l’application de la loi des céréales est forcément suspendue, comme elle l’a été récemment en France, les variations sont si grandes d’une année à l’autre, qu’on ne saurait jamais dire approximativement sur quel produit il faut compter. Il est bon de remarquer cependant que la recette de 1845 se rapproche de la moyenne des cinq années antérieures, dont celle de 1844 s’éloigne, au contraire, sensiblement. Considérons-la donc, si l’on veut, comme une recette normale.

Si l’on ajoute à la somme de 4,550,116 francs, obtenue en 1845 sur les céréales, la somme de 503,923 fr. qu’ont produite, dans la même année, les riz en grains, on aura le chiffre de 5,054,039 fr., et, comme la recette totale sur le chapitre des farineux alimentaires n’a été que de 5,201,863, on voit que tous les autres articles n’ont produit ensemble que 147,824 francs. Au point de vue du trésor public, il y aurait donc très peu d’inconvénient à ce que tous ces articles fussent admis en pleine franchise de droits. Y en aurait-il davantage au point de vue de l’agriculture, nous ne disons pas selon notre manière de voir, car, dans notre opinion, toutes ces restrictions nuisent à l’agriculture beaucoup plus qu’elles ne lui profitent, mais dans la manière de voir même des protectionistes ? Quel ombrage l’agriculture pourrait-elle prendre de l’entrée en franchise des riz en paille, des marrons, châtaignes et leurs farines, des légumes secs et leurs farines, des pommes de terre, des gruaux et fécules, des grains perlés ou mondés, de l’alpiste, du millet, des pâtes d’Italie et autres pâtes granulées, du sagou et arrow-root, de la semoule en pâte ou en gruau et du salep ? Les pommes de terre forment le seul article de quelque importance dans cette série ; mais les pommes de terre sont une marchandise trop encombrante et trop lourde pour que l’importation en soit jamais considérable. Aussi cette importation n’a-t-elle été, en 1845, que d’environ 19,000 quintaux métriques,