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En conséquence, les rentes dues à des tiers, la véritable dette, s’élevaient à 175,224,788 fr., dont

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le capital nominal est de 3,954,085,910 fr.
Les emprunts de 1821 à 1822 offraient encore un passif de 95,836,091
Les capitaux de cautionnemens s’élevaient à 235,685,632
Et la dette flottante à 630,792,618
Le dette publique était donc, au 1er janvier 1848, de 4,916,400,251 fr.
Elle s’élevait au 31 juillet à 4,419,482,266
La différence est de 496,917,985 fr.

Mais cette différence s’atténue des mêmes déductions que nous avons admises ci-dessus, sauf une seule toutefois : nous ne devons pas déduire les 250 millions de l’emprunt du 10 novembre, attendu qu’il ne figure pas intégralement dans le compte des finances de 1847. Il n’y est représenté que par 715,119 fr. de rentes inscrites au nom des adjudicataires avant le 1er janvier. Le capital nominal de cette fraction de rente est d’environ 23,800,000.

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Nous porterons donc seulement en déduction 23,800,000 fr.
Plus, comme ci-dessus, le solde de l’encaisse du trésor 108,000,000
Les créances actives, montant à 159,000,000
Le capital des rentes viagères éteintes 100,000,000
Total 390,800,000 fr.

390 millions retranchés de 496, il reste 106 millions. C’est donc encore 37 millions de moins que tout à l’heure. Je n’attache à cette différence qu’une importance très légère, tout en considérant l’un de ces calculs comme beaucoup plus exact que l’autre. Ce qui m’importe davantage, le voici : c’est de constater que, même en forçant les chiffres, en ne consentant à aucune déduction, pas même à la plus incontestable de toutes, celle de l’encaisse du trésor, le maximum de l’accroissement de dette qu’on puisse mettre à la charge du gouvernement déchu n’est encore que de 496 millions, et cette somme, pour peu qu’on admette les compensations que réclame la plus vulgaire justice, va se réduisant tout au plus à une centaine de millions, c’est-à-dire à une charge quinze fois moins lourde que la dette de la restauration, vingt fois moins que celle de l’empire, à une charge qui n’atteint pas même le chiffre d’une seule année de notre amortissement !

Et maintenant, comme équivalent à cet imperceptible accroissement de notre dette, que nous présente ce gouvernement ?