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LES


CRISES COMMERCIALES


ET


LA LIBERTE DES BANQUES.




Jamais peut-être des causes plus graves et plus pressantes n’ont recommandé à l’attention de notre pays toutes les questions qui se rattachent au développement du crédit et de la richesse publique. Depuis plusieurs mois déjà, la France est sans commerce, sans industrie, sans travail. Cette déplorable situation ne peut durer. Vainement dit-on que le retour seul de la confiance peut lui préparer une destinée meilleure cela n’est pas. Après 1830, il a fallu trois années et plus pour la remettre dans ce qu’on veut bien appeler son état normal, c’est-à-dire dans une situation semblable à celle des dernières années de la restauration. Sous une république démocratique, où le peuple est naturellement, et avec raison, plus exigeant, où les chances d’agitation sont plus nombreuses, il faudra dix années peut-être, si des réformes salutaires ne nous viennent en aide, pour nous ramener au point où nous étions avant la dernière révolution. Est-ce là un résultat si désirable ? La prospérité des dix-huit années qui viennent de s’écouler serait-elle par hasard le dernier terme de nos vœux ? On a calculé qu’en Angleterre, la production brute annuelle du pays, en la supposant répartie d’une manière égale sur la population, donnerait, par journée de travail et par tête, 1 franc 4 centimes. Aux États-Unis, pour l’ensemble de l’Union, une répartition pareille donnerait à chaque individu et par