Page:Revue des Deux Mondes - 1848 - tome 24.djvu/559

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE


LA PROPRIETE


PAR M. THIERS.[1]




Si M. Thiers lui-même demande pardon à la raison publique du sujet qu’il est obligé de traiter, quelle excuse ne doit-on pas faire d’oser prendre la parole après lui ! Que peut-on dire sur de pareilles matières quand il a parlé ? Que peut-on dire de lui à ceux qui l’ont lu ? Le privilège d’un nom comme le sien est de se passer d’éloges ; le mérite de ses écrits est de se passer de commentaires. Ce qui s’adresse à tout le monde n’a besoin d’être expliqué, encore moins d’être vanté par personne. Nul plus que M. Thiers n’appartient au public entier ; ses ouvrages sont du ressort du plus faible aussi bien que du meilleur juge. Il y aurait une fatuité sans pareille à prétendre l’avoir mieux compris ou seulement mieux apprécié qu’un autre.

C’est cette rare qualité d’écrivain, aussi populaire qu’élégant, qui assure aujourd’hui à M. Thiers une position sans égale en France. Si son nom est en effet presque le seul qu’on prononce encore avec honneur et un peu d’espoir, il ne doit pas seulement ce privilège au coup de vent qui a balayé toutes les renommées dont la France avait

  1. Un volume in-8o, librairie de Paulin, rue de Richelieu, 60.