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contemporain OEhlenschlœger a écrit en vers allitérés un chant[1] de son beau poème sur les dieux du Nord ; il nous suffira de citer quatre de ces vers allitérés :

Tilgiv tvungne
Trael af Elskov !
At han dig atter
Astsael findet… etc.

C’est exactement le procédé de M. Longfellow :

Fuller of fragrance, than they
And as heavy with shadows and night-dews,
Hung the heart of the maiden.
The calm and magical moonlight
Seemed to inundate her soul…

Cet effort de la poésie anglaise vers la source primitive des cavernes scandinaves est un fait trop curieux pour être passé sous silence.

Ainsi, pendant que l’Europe se débrouille comme elle peut, les nations jeunes et moins troublées font de nouvelles tentatives dans le monde des arts et de la poésie. Il y a loin d’Évangeline à un chef-d’œuvre ; mais les beautés que renferme ce poème ont le don de vie et d’avenir. On y trouve les élémens qui empêchent les sociétés et les littératures de mourir, — la notion la plus nette du juste et de la moralité, — l’amour le plus ardent et le plus réfléchi du pays natal.


PHILARETE CHASLES.

  1. Le chant XI.