Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
LES ÉTATS D’ORLÉANS.

ACTE PREMIER.


La scène est à Orléans.

La maison de la chancelière d’Alençon (veuve Groslot), située place de l’Étape.

Cette maison est disposée pour recevoir le roi et sa cour pendant la tenue des états-généraux.

Une grande salle au premier étage. Plusieurs portes conduisant à divers appartemens. L’appartement de la reine-mère est à gauche, celui du roi et de la reine à droite. La porte qui conduit chez MM. de Guise est également à droite.

Dans le fond de la salle, une porte qui s’ouvre sur un large vestibule dans lequel est l’escalier.



Scène PREMIÈRE.

LA REINE-MÈRE, Mme  DE MONTPENSIER.


LA REINE-MÈRE.

Comment ! duchesse, vous êtes ici depuis deux heures, et vous ne savez rien ? Que se passe-t-il donc ? je n’en puis croire mes yeux ! Ces remparts d’Orléans que j’ai laissés si calmes et si déserts il y a huit jours, quand j’allais à Chenonceaux, les voilà couverts de soldats, hérissés de canons ! Je vois des hommes d’armes dans toutes les rues, la stupeur sur tous les visages… et personne ne peut me dire ce que cela signifie !

Mme  DE MONTPENSIER.

J’ai voulu voir M. de Morvilliers, madame, il était à son chapitre. Je suis allée de là chez Groslot, on le menait en prison…

LA REINE-MÈRE.

Groslot ! le bailli ?

Mme  DE MONTPENSIER.

Lui-même.

LA REINE-MÈRE.

En prison ?…

Mme  DE MONTPENSIER.

Il marchait entre six hallebardiers.

LA REINE-MÈRE.

Ce bon Groslot ! notre hôte, car c’est lui qui nous héberge… Cette maison…

Mme  DE MONTPENSIER.

Est à sa mère, oui, madame.

LA REINE-MÈRE.

Et vous n’avez pas demandé… ?