serais bien chagrin. Je lui ai fait conduire ce matin hors du faubourg sa belle haquenée blanche et ce manteau de drap d’argent que lui broda sa pauvre mère…
Vous voulez donc qu’elle fasse tourner toutes les têtes ? Messieurs des états n’ont qu’à se bien tenir.
Allez, monsieur Stewart, la reine vous permet…
Dites à mon fils que je l’attends ici. (Robert Stewart sort.)
Scène IV.
Comme il court ! Le voilà bien content ! Son visage ne s’épanouit que quand il parle de la reine. Pour tout le reste, il est à moitié fou.
Oui, fou, et mauvais fou ! Il y a dans sa voix, dans son regard, je ne sais quoi d’étrange et de sinistre. Par moment, ses paroles me troublaient. Je riais tout à l’heure du cardinal, j’avais tort. On est coupable de laisser un tel homme si près de ces enfans… Ces têtes-là sont capables de tout.
Mais non, madame, c’est le meilleur homme du monde, aussi doux qu’il est pieux.
Vous le connaissez donc ? Je vous y prends… Ces piétés-là ne sont pas de bon aloi, duchesse. J’avertirai mon fils… Mais non, sa chère Marie dirait encore que je la persécute. Après tout, que ses oncles s’en chargent !
Ils voudraient bien le congédier, je le tiens de M. de Nevers ; mais la reine…
Elle ose donc leur résister ?
Plus souvent qu’on ne pense, madame.
Vraiment ? j’aurais cru que tout était pour moi.