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REVUE DES DEUX MONDES.

mais nous sommes en forces, Dieu merci ! nous allons châtier ce ramas de bandits.

LE CHANCELIER.

Avant de châtier, ne faut-il point savoir ?…

LE DUC DE GUISE.

Gardez vos sceaux, monsieur, et laissez-nous garder la ville.

LE CARDINAL DE BOURBON, au duc de Guise.

Mon cousin, calmez-vous !…

LE DUC DE GUISE.

Je trouve étrange qu’on me fasse la leçon. Je ne vous apprends pas à lire dans vos codes, ne m’enseignez pas mon métier. L’ordre est donné ; Cypierre, dans un instant, aura tout balayé, et rétabli l’autorité du roi. (La porte s’ouvre. La reine-mère, qui s’avance lentement, s’arrête sur le seuil.)



Scène XX.

Les mêmes, LA REINE-MÈRE.
LA REINE-MÈRE.

Le roi !… messieurs, faites silence !… le roi n’est plus.

LE DUC DE GUISE.

Le roi… mort… Est-ce possible !

(On voit entrer peu à peu un grand nombre de dames et de gentilshommes qui se rangent en silence dans le fond du cabinet.)

LA REINE-MÈRE.

Dieu l’a rappelé à lui au moment où l’espoir renaissait dans nos cœurs. Le souffle de la vie semblait se ranimer, ses yeux reprenaient leur éclat ; mais c’était une lueur trompeuse ! Il s’est éteint dans mes bras, ce cher enfant !… (Elle porte son mouchoir à ses yeux.)

LE DUC DE GUISE.

Mort !…

LA REINE-MÈRE, d’une voix grave.

Oui, messieurs, le roi est mort !

LE CHANCELIER.

Vive le roi !

TOUS.

Vive le roi Charles neuvième, notre souverain seigneur !

LA REINE-MÈRE.

Monsieur le chancelier, vous allez par lettre missive avertir le parlement que, n’étant pas en âge d’administrer et de manier lui-même les affaires du royaume, le roi nous a suppliée, nous sa mère bien-aimée, de suppléer à ce que ses jeunes ans ne peuvent entreprendre. Nous