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LA TRANSYLVANIE


DEPUIS LA FIN DU DIX-SEPTIÈME SIÈCLE JUSQU’EN 1849.




PREMIÈRE PARTIE.
RAPPORTS DE LA TRANSYLVANIE AVEC LA FRANCE. — SA RÉUNION À L’AUTRICHE.




Au-delà de la Hongrie, — entre l’ancienne Pologne, la Turquie et les principautés, au sein des monts Karpathes, qui rejettent brusquement le Danube vers les plaines de la Valachie, — perdue dans ces régions intermédiaires où se rencontrent et se confondent la civilisation de l’Occident et celle de l’Orient, la Transylvanie occupe à ces limites indécises de deux mondes une place que la politique a faite plus grande que la nature. C’est la Suisse de l’Orient ; ce ne sont pas seulement les montagnes et l’aspect général du pays, le courage de ses habitans, leurs langues et leurs costumes divers, qui amènent aussitôt cette comparaison à l’esprit : c’est surtout la position qu’occupent ces deux petits pays au milieu d’empires puissans et souvent ennemis. Il semble que la mission de l’un et de l’autre ait été de s’interposer entre leurs rivalités, d’empêcher leur choc et de refouler leur ambition dans des directions différentes, comme au sommet des Alpes et des Karpathes les eaux et les fleuves se divisent, courant ceux-ci à l’orient, ceux-là à l’occident. La