Oui, mon Dieu ! sans haine et sans regrets.
Mon Dieu ! pardonnez-moi comme je pardonne.
Oui.
Mon Dieu ! je remets mon ame entre vos mains.
Oui, mon Dieu !
Mon Dieu ! je vous bénis. Pour dernière grace, accordez-nous que nos enfans sachent que leur père est mort le pardon sur les lèvres et l’espérance dans le cœur.
Ainsi soit-il !
Ils viennent, ils vont t’insulter ; ne réponds pas ; pense à ton Dieu insulté sur la croix.
Rheto cherche encore à les contenir ; il reçoit quelques bourrades.)
Le voila, le brigand !
Voilà celui qui s’est baigné en juin dans le sang de nos frères !
Vieille canaille ! Avoir une cave comme il en a une, et boire encore le sang du peuple !
Voyez comme c’est logé ! Rien que dans cette chambre, il y en a pour plus de dix mille francs. Avec ça, on nourrirait dix familles. Ah ! gredin !
À mort les aristocrates !
Mes amis ! mes amis ! écoutez votre chef…
Notre chef ? Il n’y a pas de chef. Je ne reconnais que Jésus-Christ, moi.
Ne fais pas ton fier, chef ! Laisse le peuple punir les aristocrates.
Commandant, ça va chauffer ; prends garde de te compromettre. Je vois ici des hommes du Vengeur.
Je ne puis laisser assassiner ce vieillard.