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d’environ 12,000 artilleurs : au total, 161 à 162,000 hommes, auxquels on doit ajouter les 25 à 30,000 hommes, qui formeraient au besoin une réserve exercée et redoutable, à prendre sur les 73,735 hommes inscrits sur les cadres de non-activité, soit avec une demi-solde, soit avec une pension de retraite. Enfin, il faut compter pour quelque chose les 50,000 cipayes qui composent les régimens indigènes au service de la compagnie des Indes.

La dépense de cet état militaire est considérable ; elle s’élève à 487,515,056 francs[1], dont 200 millions sont supportés par la compagnie des Indes et 287 millions par le gouvernement. L’établissement militaire qui pourvoit, en temps de paix, à la défense du royaume-uni et de ses colonies autres que l’Inde, comprend donc dans le service actif cent trente-cinq mille hommes, que le cadre de non-activité donnerait le moyen de porter à cent soixante mille, et il a coûté en 1848, distraction faite de l’expédition envoyée contre les Caffres, une somme de 10,275,260 livres sterling (259,435,140 fr.). Calculées sur le pied de l’armée anglaise, les dépenses de la nôtre devraient s’élever à 700 millions de francs.

L’organisation militaire de la Grande-Bretagne n’est donc point un modèle d’économie ; mais, si elle prodigue l’argent, elle épargne les hommes. Les maladies et la mortalité font moins de ravages dans cette armée que dans la nôtre, parce que les soldats, étant moins jeunes et plus forts, résistent mieux aux changemens de climat et aux fatigues. Il y a par conséquent, à nombre égal, moins d’incomplets dans l’effectif. En outre, mille soldats exercés et à l’âge de la force valent deux mille recrues sur le champ de bataille. Je crois donc que, si nous avions un certain nombre de régimens dans lesquels une haute paie attirerait le vieux soldats et ferait de l’état militaire, ce qu’il n’est pas chez nous, une carrière, nous pourrions raisonnablement réduire, dans leurs rangs, l’effectif des chevaux ainsi que des hommes, et opérer ainsi une économie notable dans les dépenses de l’armée, tant sur le pied de guerre que sur le pied de paix.

L’armée navale est la force de l’Angleterre. Le gouvernement britannique consacre à l’entretien de sa marine militaire des sommes

  1. Savoir
    1848 liv. sterl. «  francs
    Armée active 4,317,624 109,020,006
    Cadre de non-activité 2,329,661 58,823,941
    Artillerie (cadre d’activité) 2,910,201 73,482,575
    — (cadre d’activité) 165,923 4,249,555
    Forces de police (Irlande) 551,850 13,934,212
    Guerre des Caffres 1,100,000 27,775,000
    Armée de l’Inde 7,932,268 (1840) 200,289,767
    TOTAL 19,307,527 487,515,056