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Relations extérieures 8,500,000
Intérieur (comprenant les ponts-et-chaussées). 57,125,000
Police générale 1,500,000
Cultes des pensions ecclésiastiques non comprises). 15,582,240
Finances (y compris les pensions de retraite) 26,000,000
Trésor impérial 8,300,387
Frais de service 9,907,147
Guerre 239,902,014
Administration de la guerre 154,459,441
Marine 111,366,835
Fonds de réserve 3,673,329
TOTAL 795,414,393 fr.

Cette nomenclature des dépenses, telles que la donne le compte de 1810, n’est pas complète. Sous l’empire, on ne portait, comme en Angleterre, au budget des recettes que le produit net des impôts. Pour avoir le revenu brut de l’état ainsi que les dépenses réelles, il faudrait tenir compte des frais de perception, d’exploitation et de régie. Ces frais, en 1810, se sont élevés à 127,510,140 fr., lesquels, ajoutés aux autres dépenses, forment un total général de 922,924,500 fr.

Ce n’était pas tout encore. En dehors du budget ordinaire se développaient deux autres budgets parallèles, celui de la conquête et celui des travaux publics. « Il a été dépensé, dit le compte de 1810, en 1808, environ 100 millions pour l’entretien ordinaire des routes, pour la confection des routes neuves, pour la construction de nouveaux ponts et pour l’entretien des anciens, pour des desséchemens, pour la navigation, les canaux et la conduite des eaux de l’Ourcq à Paris, pour les travaux d’utilité et d’embellissement dans les départemens et dans la capitale, pour les places maritimes et pour les ports. Des travaux de la même nature ont consommé 110 millions en 1809, 138 millions en 1810, et ils consommeront cent cinquante cinq millions en 1811. C’est en totalité une somme de plus de 500 millions consacrée en quatre années à des ouvrages d’utilité publique. » L’allocation portée au budget de l’intérieur pour le service des travaux publics en 1810 était de 37,500,000 francs. Il a donc fallu emprunter 100 millions aux ressources extraordinaires. Quel gouvernement que celui qui, ayant l’Europe sur les bras et tenant sous les armes plus d’un million d’hommes, trouvait encore le moyen d’exécuter de grands ouvrages, de créer la viabilité en France, de consacrer en 1811 à cette dépense une somme qui égale, ou peut s’en faut, celle que M. le ministre des finances réserve aux travaux publics en 1850, mais en demandant 103 millions au crédit !

Quant à la guerre, on y enrôlait les hommes et l’on y faisait contribuer