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80,000 francs de plus que les travaux publics, qui ont à dépenser près de 200 millions !

Le budget de la justice était de 19 millions en 1837, et de 27 millions en 1847. Cette différence considérable tient surtout à l’augmentation des traitemens dans les degrés inférieurs de la magistrature. Le budget de 1850 n’opère sur ce chapitre que d’insignifiantes économies. En étendant la compétence des juges de paix, l’on pourrait supprimer plusieurs tribunaux de première instance et diminuer dans plusieurs autres le nombre des juges, ainsi que le nombre des conseillers dans les cours d’appel.

Le budget des cultes s’est élevé, en dix ans, de 35 à 38 millions ; les crédits de 1850 sont portés à 41 millions lien est de même du budget de l’instruction publique qui, de 11 millions, chiffre de 1837, s’est élevé, en 1847, à 18 millions, et demandera 21 millions en 1850. Ce sont là les dépenses de l’ordre moral, dépenses qu’aucun bon citoyen ne proposera de réduire, pourvu que le clergé s’associe au progrès des lumières, et que la milice enseignante cesse d’être, ce que le gouvernement provisoire avait voulu qu’elle fût, un instrument de désordre dans la société française.

Le budget de 1850, en opérant une réduction de trois millions sur les dépenses des affaires étrangères, ramène les crédits au niveau qu’ils atteignaient en 1837.

L’augmentation de 3 millions que l’on remarque dans le budget de l’agriculture et du commerce, en 1847, s’explique principalement par un chapitre nouveau, celui des encouragemens à l’agriculture, pour 1 million environ, et par l’accroissement qu’a reçu l’enseignement industriel. L’institution d’un enseignement agricole, institution dont l’utilité paraît fort contestable, entraînera une nouvelle augmentation de 2 millions au budget de 1850.

Les travaux publics, dotés de 45 millions en 1837, en ont reçu 24 de plus en 1847. Ce chiffre de 60 millions est conservé dans le budget de 1850, mais il ne se compose pas des mêmes élémens. On a réduit la dépense d’entretien que réclament la navigation et les routes ; par contre, on introduit une dépense de 5,840,000 francs, représentant, sous une forme approximative, les frais d’exploitation des chemins de fer qui restent encore entre les mains de l’état. Espérons que la renaissance des grandes associations permettra de décharger l’état d’une régie qui agrandit sans nécessite le cadre de ses attributions normales.

Les dépenses de l’intérieur proprement dit, qui n’étaient encore que de 57 millions en 1830, et de 79 millions en 1837, s’élèveront en 1847 à 133 millions, et retombent à 125 millions en 1850. L’accroissement est principalement imputable au service spécial des départemens, qui après avoir employé 41 millions en 1837, et 89 millions en 1847, paraît