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du projet de budget de 1850, pour terminer le canal de la Marne au Rhin et le canal latéral à la Garonne ; il faut les finir en deux campagnes, et arriver ainsi tout de suite et sans hésitation aux produits. De même il faut achever en trois ans les travaux de l’Yonne ; en trois ans aussi, ceux de la Seine ; en quatre ans, ceux de la Mayenne et de la Sarthe, et pousser plus vivement les travaux en rivières qui touchent à leur terme, comme ceux de la Saône, du Rhône et de l’Adour. On marchera ainsi à un but, et on atteindra des résultats sérieux, tout en maintenant une activité suffisante dans les autres travaux dont la situation ne permet pas de recueillir prochainement les fruits, à moins d’un effort trop considérable pour les facultés actuelles du pays. L’objet qu’on se propose étant ainsi bien défini, on aurait à augmenter de 12 millions et demi les chapitres rivières et canaux, du budget extraordinaire tel qu’il est proposé pour l’année 1850[1].

Les ports de mer donnent lieu à des observations analogues. Il faut finir rapidement tout ce qui est gravement engagé, et qui peut procurer des produits ou des avantages immédiats. C’est sur cette base qu’on doit régler sa tâche. J’admets, par exemple, qu’on prenne pour but d’achever les travaux de Bordeaux et de Marseille en trois ans, ceux du Hâvre et de Morlaix en quatre ans, et qu’on s’en donne cinq pour mener à fin les ouvrages en cours d’exécution à Dunkerque, à Caen, à Granville, à Saint-Nazaire et à Saint-Malo ; on aura à augmenter de 4,700,000 francs les allocations proposées pour les ports maritimes. Cette augmentation serait distribuée entre les neuf ports que je viens de nommer, les autres, moins importans, conservant les allocations qui leur sont affectées.

Il est un autre point sur lequel je dois encore appeler l’attention. On sait les désastres causés à la fin de 1846 par les inondations de la Loire. Comment se fait-il que, sur les trois millions qui restent à dépenser pour réparer les dommages et en prévenir autant que possible le retour, on n’impute que 600,000 fr. sur l’exercice 1850 ? Ajourner de pareils travaux, c’est laisser les ouvrages défensifs qui bordent le fleuve, et les voies publiques atteintes par le débordement, en prise au fléau, s’il venait à reparaître, ce qu’on n’est que trop autorisé a craindre par l’histoire des inondations précédentes. Ce sont là des entreprises urgentes au premier chef, et la responsabilité du gouvernement est engagée à les terminer au plus vite. Il y aurait donc à accroître de 2,400,000 francs ce chapitre du projet de budget pour 1850.

On le voit, il s’agit d’obtenir sur le chapitre des chemins de fer, à l’aide d’un concours plus large, plus actif, mais mieux garanti, des capitaux privés, une réduction de 54 millions au moins dans les dépenses à la charge de l’état,

  1. Cette augmentation serait ainsi répartie :
    Yonne 1,800,000 fr.
    Seine 1,200,000
    Mayenne et Sarthe 1,775,000
    Canal de la Marne au Rhin 4,000,000
    Canal latéral à la Garonne 3,450,000
    Saône, Rhône, Adour 275,000
    Total 12,500,000 fr.