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archéologique, et l’on pourrait en induire que les Perses ont été, en quelques-uns de leurs usages, les imitateurs des Assyriens ; peut-être même ne s’éloignerait-on pas de la vérité en pensant que les Mèdes ou Perses, ayant mis Ninive à sac, en ont emporté le siége royal pour en faire le trône de leurs propres souverains.

Derrière le monarque, dont la taille dépasse de beaucoup celle des autres personnages, un serviteur agite un chasse-mouche au-dessus de la tête royale ; après lui vient un officier dont le costume indique un archer ; il semble porter les armes du roi : dans sa main droite, il tient une petite hache ou masse d’armes, et sur son épaule gauche il supporte un arc au moyen d’une tige fourchue à laquelle on ne peut attribuer d’autre usage que celui de servir de point d’appui au bras, afin d’assurer le tir. Devant le souverain se présente un personnage également en tunique courte et avec une canne ; il lève la main droite et paraît adresser la parole au roi. En dehors et de chaque côté du dais sous lequel est le trône, sont deux autres figures : l’une représente un garde, l’autre un serviteur qui porte un vase. Le dais royal est figuré par deux montans qui soutiennent un baldaquin à coins retombant aux angles et terminé par une frange en filet, avec une bordure de glands ; au-dessus de cette frange sont trois petites bandes de rosaces. Dans les intervalles qui les séparent sont deux petits champs superposés, au milieu desquels plane le mihr sous la forme simplifiée de l’anneau attaché seulement à des ailes et à une queue d’oiseau. De chaque côté du mihr sont cinq animaux symboliques ; dans le champ supérieur, l’animal représenté ainsi dix fois est un taureau ; au-dessous c’est un lion.

Sur les quatre bas-reliefs qui complètent l’ornementation des portes de ce palais, il en est deux dont le sujet est identique. Ainsi la partie supérieure est consacrée à la représentation du roi assis sous un dais ; quant à la partie inférieure, elle représente des individus soutenant le trône et figurant les divers peuples ou tribus entre lesquels l’empire de Perse était alors fractionné. Cette idée est rendue au moyen de trois rangs de figures superposées, parmi lesquelles se distinguent, soit par leur costume, soit par le caractère de leur visage, des Assyriens, des Mèdes, des Scythes ou des Nègres. En observant avec soin les types variés de ces personnage, autant du moins que la mutilation de la sculpture le permet, on reste convaincu que le sculpteur a voulu représenter non-seulement les nations on tribus, parties intégrantes de l’empire de Perse, mais encore celles qui, vaincues par les conquérans de la dynastie achéménide, sont devenues accidentellement leurs tributaires.

Dans la partie septentrionale du plateau qui sert d’assiette commune à tous ces monumens, on voit encore un grand nombre de fragmens dégrossis, préparés pour la taille du ciseau, ou même simplement coupés dans des blocs inhérens au sol même. Ils sont sans intérêt, mais