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LES


ÉCOLES PHILOSOPHIQUES


EN FRANCE DEPUIS LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER.




L’ÉCOLE SPIRITUALISTE.




Entre les sectes du socialisme et l’école théologique, nous avons trouvé ce point commun, que leur activité spéculative a été considérablement amoindrie, sinon tout-à-fait arrêtée par la révolution de février. C’est, au contraire, un trait distinctif de l’école spiritualiste d’avoir poursuivi le cours de son développement à travers les ébranlemens politiques. Rien ne pouvait lui faire plus d’honneur, ni attester plus sûrement sa robuste vitalité. Le socialisme produit des factions plutôt que des écoles ; dans une sphère d’action plus élevée, la controverse théologique reste encore étroitement mêlée aux passions et aux luttes des partis. Seule, l’école spiritualiste exprime aujourd’hui dans notre pays ce besoin qu’éprouve l’homme de tous les temps et de tous les lieux de rattacher librement les pensées de son intelligence, les sentimens de son cœur, les agitations de sa vie passagère à des principes éternels, besoin pur et sublime qui fait la grandeur de l’humanité civilisée.