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VERONE


ET


LE MARECHAL RADETZKY.




I

Désormais, grace au chemin de fer, une distance de quatre heures sépare à peine Venise de la poétique et féodale résidence des Scaliger, devenue aujourd’hui le siége du gouvernement militaire de la Lombardie au lieu et place de Milan. Trieste systématiquement substituée à Venise dans l’ordre du mouvement industriel, Vérone érigée en capitale, voilà au premier abord ce qui vous frappe dans la politique que les événemens des dernières années semblent avoir dictée au cabinet de Vienne. La ville des doges et l’antique cité des Visconti savent à qui s’en prendre de leur disgrace ; il est juste d’ajouter que Vérone est l’une des premières places fortes de la monarchie autrichienne, et que M. le chevalier de Brück, ministre actuel du commerce, est Triestin.

Arrivés à Venise depuis plus d’un mois, nous avions souvent projeté une excursion en terre ferme ; l’Italie nous tentait, et d’ailleurs l’Autriche, que nous venions d’étudier dans ses capitales reconquises de la Hongrie et de la Bohême, n’avait-elle pas, du côté de Vérone, sa plus grande figure militaire à nous montrer ? Nous partîmes de Venise dans la matinée, embarqués sur une de ces gondoles de poste qui, depuis