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LA


REPUBLIQUE DOMINICAINE


ET


L'EMPEREUR SOULOUQUE.




PREMIERE PARTIE.[1]




I. - LE PRINCIPE D'AUTORITE EN HAÏTI. - LE CLERGE. - LE SECRET DE SOULOUQUE.

Tout le monde n’a pas envisagé l’élévation de Soulouque à l’empire par son côté comique. Quelques journaux américains ont cru n’y découvrir rien moins que la première manifestation officielle du projet d’une confédération noire qui grouperait autour du noyau haïtien la population esclave ou affranchie des autres Antilles. Il se peut, en effet, que des hommes de couleur de la Guadeloupe aient rêvé à quelque chose de semblable avant les scènes d’avril 1848, qui les ont édifiés sur la tendresse de Soulouque pour les hommes de couleur. Il se peut encore que cette idée ait germé, à Paris, dans le cerveau de certains négrophiles monomanes, pour qui l’émancipation ne sera pas complète tant qu’ils n’auront pas vu, dans nos colonies veuves de tout

  1. Voyez pour la première partie de cette histoire contemporaine, les livraisons des 1er et 15 décembre 1850, et des 1er et 15 février 1851.