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DU


MOUVEMENT INTELLECTUEL


PARMI LES POPULATIONS OUVRIÈRES.




I.
L’ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL EN FRANCE.




À entendre les déclarations du gouvernement proclamé à l’Hôtel-de-Ville de Paris en 1848, on aurait pu croire que la révolution de février allait immédiatement ouvrir une ère toute nouvelle pour l’enseignement du peuple. L’instruction populaire devenait à coup sûr plus nécessaire que jamais sous un régime qui appelait tout le monde à la vie politique : elle allait être une condition essentielle de la paix sociale. Personne ne pouvait contester que la question ne fût désormais considérablement agrandie. Cependant les hommes qui se trouvèrent chargés alors, par le hasard des événemens, des destinées de la France, ne surent mettre en avant, sur ce grave sujet, aucune idée qui leur appartînt en propre : avec l’école libérale de la restauration, pour laquelle ils professaient en secret un profond dédain, ils se contentèrent de répéter solennellement ces mots élastiques et vagues : Il faut instruire le peuple. Oui, sans doute, il est aujourd’hui indispensable que le peuple soit étroitement associé à la vie intellectuelle du pays, et pour cela il faut l’instruire ; mais comment ? Quel système pourra suffire à