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ardeur, ceux-là pour se maintenir au premier rang, ceux-ci pour le conquérir, et nous ne doutons pas qu’à la prochaine exposition, plus d’une œuvre excellente ne vienne consacrer une réputation acquise ou révéler un talent nouveau. Cette assertion peut paraître hasardée ; nous espérons cependant que l’occasion s’offrira de prouver qu’elle n’a rien de téméraire. En attendant que nous puissions jeter un coup d’œil sur les travaux qui se préparent dans nos ateliers, sur les décorations qui s’achèvent dans nos églises, nous devons nous occuper d’objets d’un ordre tout particulier, qui présentent un intérêt sinon également vif, du moins également général et considérable.

Le mouvement que nous constatons ici ne s’est pas arrêté, en effet à ce qu’on pourrait appeler la production. Il a embrassé tous les travaux qui concernent les beaux-arts : la décoration des édifices publics, le classement et l’organisation des musées, la restauration des monumens historiques, la publication des documens qui intéressent les arts, — l’achèvement de monumens d’un ordre spécial, comme le tombeau de l’empereur Napoléon, celui de l’archevêque de Paris, — les décorations sculpturales du pont d’Iéna, de l’École des mines, de l’École des arts et métiers. Ce mouvement, l’active volonté d’un ministre a su résolûment étendre son action hors des limites étroites fixées par le budget. Toutes les fois qu’une occasion favorable et qui intéressait la gloire du pays s’est présentée, M. Léon Faucher s’est empressé de la saisir, et, si les ressources ordinaires ne pouvaient suffire à l’exécution de projet non prévus, il n’a jamais craint de prendre une initiative délicate, de réclamer les crédits nécessaires, et, il faut le dire, il a toujours réussi. Ainsi, sur sa proposition, l’assemblée législative vient de décider qu’une somme importante serait consacrée à l’une de ces grandes publications, dont s’honore la France, la Rome souterraine de M. Perret ; que les fouilles entreprises à Ninive par M. Botta et interrompues depuis plusieurs années seraient continuées par M. Place, son successeur au consulat de Mossul ; qu’une grande expédition scientifique serait envoyée dans la Mésopotamie et la Babylonie pour compléter les belles découvertes faites sur le sol assyrien ; qu’en Égypte, un temple du dieu Sérapis, récemment découvert par M. Mariette aux environs de Memphis, serait déblayé, et que les statues et les nombreux objets d’art provenant de ces fouilles viendraient enrichir le minée du Louvre. L’assemblée a complété son œuvre par le vote des crédits extraordinaires, qui ne s’élèvent pas à moins de 312,000 francs.

Chacune de ces décisions législatives a, comme on voit, une importance réelle, et quelques-unes sont d’un haut intérêt pour les arts. Comme, parmi les travaux qu’elles encouragent, quelques-uns ont ru déjà un certain retentissement et qu’ils ne peuvent manquer d’attirer long-temps encore l’attention du monde savant, nous croyons utile de les examiner ici avec quelque détail, dans l’intention surtout d’en