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Une note, placée derrière le cadre, dit que cette copie a été faite sur une peinture originale de Ducayer de 1634[1]. Mlle de Bourbon, née en 1619, avait alors quinze ans. Il est impossible de voir ni d’imaginer une plus charmante créature. Tous les signes de la grande beauté qui va venir y sont déjà ; certains attraits manquent encore, mais la force qui les promet et les assure est partout empreinte.

La voici maintenant mariée, et dans toute la fleur de sa beauté, pendant l’ambassade de Munster, en 1646. Elle a vingt-sept ans. Anselme van Hull est l’auteur de ce portrait. C’est un buste, avec un encadrement très orné. La jeune femme a bien tenu tout ce que promettait la jeune fille. Les formes de la beauté se sont développées. Le visage est un peu plus long qu’il ne paraîtra plus tard. Ses cheveux sont magnifiques. Elle a le collier de perles qui ne la quitte guère. Ce portrait est admirablement gravé dans la collection des négociateurs de Munster, Rotterdam, 1697[2].

Celui qui est en tête du premier volume du Grand Cyrus représente Mme de Longueville en 1649[3]. Elle a donc trente ans. Cette gravure est de Regnesson, beau-frère de Nanteuil, d’après Chauveau. Des exemplaires détachés indiquent pour peintre Beaubrun et Nanteuil pour graveur[4]. On a aussi plusieurs autres gravures, légèrement différentes entre elles, de Moncornet. Parmi les émaux de Petitot que possède

  1. Ce peintre nous est inconnu, et nous n’avons trouvé son nom nulle part.
  2. Paci ficatores orbis christiani, sve icones principum, durum et legatorum qui Monasterii atque Osnabrugœ pacem Europœ reconciliarunt, quosque singulos ad nativam imaginem expressit Van Hull, celsissimi principis Auriaci dum viveret pistor, in-folio, Rotterodami, 1697. Toute la légation française y est gravée, MM. de Longueville, d’Avaux, Servien, etc. La plupart de ces gravures sont de Paul Ponce ou de Corneille Galle. Le nom de celui qui a gravé le portrait de Mme de Longueville n’est point indiqué, mais la gravure est excellente. Nous la décrivons ici, la collection qui la renferme étant assez rare. Cadre très orné : au haut, les armes des Condé et des Longueville ; au bas, dans un coin, le caducée de la paix, et en regard les fruits de l’abondance, avec l’épigraphe : Vicit iter durum pietas, ce qui veut dire que le désir de rejoindre son mari lui fit surmonter les difficultés de la route. On a ajouté à l’épigraphe les sept vers suivans :

    Ces héros assemblés dedans la Westphalie,
    Et de France et du Nord, d’Espagne et d’Italie,
    Ravis de mes beautés et de mes doux attraits,
    Crurent, en voyant mon visage,
    Que j’étois la vivante image
    De la Concorde et de la Paix
    Qui descendoit des cieux pour appaiser l’orage.


    Ce portrait est indiqué dans le père Lelong. Il a été souvent reproduit, entre autres, dans l’Europe illustre et la collection d’Odieuvre, et de là il a passé partout.

  3. C’est bien là en effet la date de la première édition de la première partie, comme le dit le privilège : Achevé d’imprimer le 7 janvier 1649.
  4. On trouve ce portrait sous le nom de Regnesson dans la collection de Nanteuil, du cabinet des estampes. Au bas est écrit au crayon le nom de Mme de Longueville.