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recette annuelle : monte aujourd’hui à près de 14 millions ; quant aux autres grands centres de l’intérieur et du littoral, tels que Fernambouc, Maranham, Grande du sud, Minas, Saint-Paul, ils se soutiennent, sauf quelques différences peu notables, dans la même proportion.

Le commerce d’exportation du Brésil n’attend qu’une bonne impulsion, du gouvernement pour se maintenir dans la voie de progrès où il est entré. Le café introduit au Brésil par le chancelier Castello Branco, ne produisait que trente mille arrobes en 1808, et deux cent trente mille en 1820 ; vingt-neuf ans après, en 1849, l’exportation, sans compter la consommation intérieure, s’est élevée à la somme de 1,397,890 sacs, expédiés surtout pour les États-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne. Le sucre, implanté depuis long-temps au Brésil, n’y a pas crû dans une aussi forte proportion ; l’exportation ne s’est pas élevéeà4 plus de 16,000 ballots en 1849. Jamais du reste, en face de la concurrence du sucre de betterave en Europe et du sucre de canne dans les contrées tropicales qui produisent cette denrée, le Brésil ne pourra relativement trouver pour ses sucres le même débouché que pour ses cafés. Durant les années qui viennent de s’écouler, ces deux produits n’ont pas vu leur quantité s’accroître considérablement, mais en revanche, on a pu remarquer de notables améliorations sous le rapport de leur qualité. L’unique cause de ce changement, c’est que tous les jeunes propriétaires qui ont pris la direction des plantations de leurs pères ont fait, durant leur séjour en Europe, de sérieuses études en chimie et en mécanique

À la suite des deux articles que nous venons de citer, les cuirs et les cornes de bœuf occupent le premier rang dans l’exportation brésilienne ; un autre produit qui parait destiné à prendre, dans un prochain avenir, une extension considérable sur ce marché, c’est le thé. Implanté de la Chine il y a à peine quelques années, il a parfaitement réussi déjà dans plusieurs provinces, entre autres dans celle de Saint-Paul. Le Brésil ne peut cultiver jusqu’à présent ; il est vrai, dans ses plaines que le thé vert, agréable par sa saveur, mais conservant un certain goût de terroir que les procédés de préparation n’ont pu encore réussie à lui enlever complètement. Un des produits brésiliens qui pourrait, en peu d’années, prendre rang parmi ceux de même nature qui ont fait la fortune le la Havane et des États-Unis, c’est le tabac. Jusqu’à présent, la culture de cette plante, qui croît en abondance dans plusieurs expositions, a été si négligée, ses produits ont été, en général, si mal préparés, que le tabac brésilien ne jouit encore que de fort peu d’estime en Europe. Il faut excepter cependant les tabacs de la province de Babia, qui sont assez recherchés. Il ne tient donc qu’à la population des autres provinces de se créer dans la culture et la préparation du tabac une abondante source de revenus. Parmi les richesses végétales du Brésil, entrent aussi les bois précieux, le coton, la vanille, le cacao, le maïs, le quinquina. Il faut y ajouter le manioc, qui sert à alimenter toute la population esclave et presque toute la population libre des campagnes, et l’herbe de Guinée (capim), unique fourrage, en général, des chevaux et du bétail. La vigne réussit parfaitement dans certaines provinces. Il ne manque donc que des bras à l’agriculture brésilienne pour dépasser, par la variété et la qualité de ses produits, l’agriculture des plus riches pays du globe.

Les métaux précieux pourraient devenir une immense source de richesse