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HORACE WALPOLE.


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DERNIÈRE PARTIE.[1]


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Horace Walpole, à vingt-cinq ans, avait vu, dans la lutte où succomba son père, toutes les passions publiques soulevées, sans de grandes causes, contre un pouvoir qu’il aimait : il avait appris à connaître l’esprit de parti. Il lui restait à savoir comment l’opposition se dément en touchant aux affaires : celle de 1742 n’y manqua pas. Son gouvernement ne justifia pas sa victoire. On maintint ce qu’on avait attaqué ; on recommença ce qu’on avait blâmé ; on mérita toutes les accusations qu’on avait portées. Ces disparates, trop communes en ce monde, suggèrent presque toujours aux esprits superficiels et satiriques les conclusions du scepticisme ; ils cessent de croire aux principes, ne pouvant plus croire aux hommes. Si cependant Walpole jugea son temps avec une incrédulité moqueuse, s’il douta toute sa vie de la sincérité des orateurs populaires, si toute sa vie il fit du mot de patriotisme le synonyme d’hypocrisie, il ne devint pas l’ennemi des institutions nationales, il ne trouva pas que les torts des personnes fussent la condamnation des choses, et il garda son attachement de tradition et de famille aux auteurs et aux principes de la révolution. C’était un whig fidèle, même passionné. Quoique partisan de la maison de Hanovre, quoique indulgent même pour George III, il parle plus que légèrement des princes, et s’explique sur le compte de la

  1. Voyez la livraison du 1er juillet.