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LA JEUNESSE


DE


MADAME DE LONGUEVILLE.





III.
AMOUR DE COLIGNY POUR Mme DE LONGUEVILLE. — SON DUEL AVEC LE DUC DE GUISE. — UNE NOUVELLE INÉDITE DU XVIIe SIÈCLE.




Voilà donc Mlle de Bourbon mariée le 2 juin 1642. « Ce lui fut une cruelle destinée : M. de Longueville étoit vieux, elle étoit fort jeune et belle comme un ange. » Ainsi s’exprime sur ce mariage Mademoiselle, fidèle interprète de l’opinion contemporaine[1].

Henri II, duc de Longueville, descendait de ce fameux comte de Dunois, dont le nom est lié à celui de Jeanne d’Arc dans les grandes guerres de l’indépendance, sous Charles VII. Il était fils de Henri d’Orléans, premier du nom, prince souverain de Neufchâtel et Valengin, homme de guerre digne de ses ancêtres, qui porta à la Ligue un coup mortel par la victoire de Senlis. Sa mère était Catherine de Gonzague, fille de Louis de Nevers, père de Marie de Gonzague, reine de Pologne, et d’Anne de Gonzague. la princesse palatine. Né en 1595, Henri II avait d’abord épousé Louise de Bourbon, fille du comte de Soissons, grand-maître de France, morte en 1637, et dont il avait eu Marie d’Orléans, Mme de Longueville, qui, ayant vingt-cinq ans, en 1650, au milieu de la Fronde, y joua aussi un certain rôle, et finit par épouser le duc de Nemours, frère de celui qui avait été tué par le duc de Beaufort. Ainsi, quand le duc de Longueville prit une seconde femme en

  1. Mémoires, édition d’Amsterdam, 1735; t. Ier, p. 45.