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LIMA


ET LA SOCIETE PERUVIENNE.




II.
LES FÊTES POPULAIRES, LES MOEURS POLITIQUES ET LA LITTÉRATURE A LIMA.[1]




I. — LE CIRQUE DEL ACHO. — LAS LIRICAS.

Le Pérou, au moment où je le visitais, traversait une période de calme, et la population de Lima se reposait complaisamment des agitations politiques au milieu des fêtes populaires. Le directeur suprême de la république, le général Vivanco, personnifiait en lui la civilisation de son pays dans ce qu’elle a de plus aimable. — Jeune, élégant et de manières distinguées, il ne négligeait aucune occasion de se produire en public et de prendre sa part des solennités ou des divertissemens de toute espèce auxquels sont conviés si fréquemment les habitans de Lima. J’avais à peine passé quelques jours dans la capitale du Pérou, que je compris l’intérêt qui s’attachait à ces fêtes populaires. C’était Là surtout que le caractère national se révélait dans la pleine indépendance de ses allures, et cette vie exceptionnelle devait m’en apprendre plus sur la société péruvienne que la vie de chaque jour.

Une grande fête se préparait en l’honneur de dona Cypriana Latorre de Vivanco, femme du directeur suprême, qui venait d’arriver à Lima. On annonçait pour cette occasion un combat de taureaux au cirque

  1. Voyez la livraison du 15 juin 1852.