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LE ZOLLVEREIN ET L’UNION AUSTRO-ALLEMANDE.

le Mecklenbourg et les villes anséatiques avaient un système douanier particulier. Enfin les provinces allemandes de l’Autriche étaient soumises à une législation douanière basée sur la prohibition ou sur l’imposition exagérée de presque tous les produits de l’industrie étrangère. Dans cet état de choses, on sentit généralement la nécessité de réunir les neuf différentes unions douanières de l’Allemagne. On revint donc, en 1848, sur la promesse formulée inutilement dans le pacte fédéral ; mais ni les délibérations des députés réunis à Francfort pour fixer un tarif général qui devait être basé sur des droits de douane peu élevés, ni les efforts de la réunion générale allemande pour la protection de l’industrie intérieure qui cherchait à contrecarrer la réunion de Francfort, n’arrivèrent à un résultat satisfaisant.

Le gouvernement autrichien saisit dès cette époque l’occasion qui semblait s’offrir de réaliser ses plans commerciaux ; il proposa dans son organe officiel[1] et dans un mémoire du ministre du commerce, à la date du 30 décembre 1849, la création d’un système douanier austro-allemand. Il demandait en même temps que tous les états allemands prissent part à la discussion de son projet ; mais bientôt il en reconnut lui-même l’inopportunité. En conservant la base des anciens traités, la Prusse évitait soigneusement une dissolution du Zollverein, et elle obtint l’assentiment de presque tous ses alliés. Cependant, lors de la neuvième réunion générale des membres du Zollverein, on s’occupa de nouveau des propositions de l’Autriche ; mais on ne put pas se décider à conclure un traité de douane avec ce dernier état, qui diffère sous tant de rapports du reste de l’Allemagne.

Les combinaisons d’un traité austro-allemand ayant été écartées comme presque impossibles, les circonstances permirent une entente entre la Prusse et le Hanovre, qui avait été considérée jusqu’alors comme très difficile. Le Hanovre avait déjà haussé son tarif d’importations pour augmenter ses revenus, et s’était par cette mesure rapproché du tarif du Zollverein. L’époque de l’expiration du Steuerverein approchait d’ailleurs. Le gouvernement hanovrien n’hésita plus à entamer des négociations avec la Prusse, négociations qui eurent pour résultat le traité du 7 septembre 1851, réunissant le Steuerverein au Zollverein.

On sait généralement que toutes les parties contractantes de la grande union douanière d’Allemagne avaient depuis long-temps le désir le plus vif de voir le Hanovre se joindre à elles. Le traité du 7 septembre réalisa ce vœu. L’avenir comprendra difficilement comment un acte aussi important de la politique commerciale de la Prusse, et tout favorable aux intérêts de l’Allemagne, a pu devenir la cause de

  1. Gazette de Vienne du 26 octobre 1849.