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Basse-Ecosse est égale en somme à celle de ses voisins d’Angleterre, les comtés de Gumberland, de Westmoreland et le pays de Galles.

En Irlande, nous trouvons dans le comté de Meath, en Leinster, et dans les comtés annexes de Louth et de Dublin, un autre million d’hectares dont la rente est aussi élevée que dans le centre de l’Angleterre, mais nous trouvons en même temps dans les montagnes de l’ouest et dans le Connaught presque tout entier une moyenne beaucoup plus basse.

En résumé, en adoptant pour la classification des rentes les mêmes divisions que pour l’appréciation générale du produit brut, voici le résultat qu’on obtient :


Rente moyenne par hectare.
Angleterre 75 francs.
Basse-Ecosse et Galles 30
Haute-Ecosse 3
Trois quarts de l’Irlande 50
Nord-ouest de l’Irlande 25
Moyenne générale. 50 francs

Tous ces chiffres doivent être réduits de 20 pour 100 d’après la base que nous avons adoptée ; ils deviennent alors les suivans :


Rente moyenne par hectare.
Angleterre 60 francs
Basse-Écosse et Galles 24
Haute-Ecosse 2 fr. 40 cent.
Trois quarts de l’Irlande 40
Nord-ouest de l’Irlande 20
Moyenne générale 40 francs

En France, dans le département du Nord, la rente atteint en moyenne 100 francs l’hectare, ce qui le maintient au niveau et même au-dessus des meilleurs comtés anglais. Dans ceux qui le touchent de plus près, elle est encore de 80 francs, et elle descend progressivement jusqu’aux départemens de la Lozère et des Hautes et Basses-Alpes, où elle tombe à 10 francs. Dans l’île de Corse, elle est tout au plus de 3, comme dans les highlands.

En second lieu, le bénéfice des exploitans. — On l’évaluait généralement en Angleterre à la moitié de la rente, soit 25 francs par hectare pour tout le royaume-uni ou en valeur réduite 20 fr. Cette richesse se divise en deux parts : le revenu des capitaux engagés dans la culture, et le profit proprement dit, ou la rémunération de l’industrie agricole. Le revenu des capitaux étant évalué à 5 pour 100, la part du profit doit être en général égale, ce qui porte à 10 pour 100 le revenu du capital engagé. Le capital d’exploitation devait être alors pour les trois royaumes de 250 francs par hectare en moyenne ou 200 francs de valeur réduite. Ce capital appartenant presque universellement à des fermiers, c’est à eux que revenait à peu près en totalité cette part du produit brut. Dans l’Angleterre proprement