Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 2.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PATMAKHANDA

SCÈNES DE VOYAGE DANS L’INDE.




Leben und Charakterbilder aus Indien und Persien, von Erick von Schönberg ; 2 vol., Leipzig, 1852.





On a tant écrit de nos jours en Europe sur toutes sortes de sujets, qu’on ne sait plus sous quel titre présenter au public un ouvrage nouveau. S’il s’agit d’un voyage, d’une excursion rapide ou d’un long séjour en pays lointain, la difficulté devient plus grande encore. Les Anglais ont fait tant de tours d’un pôle à l’autre, et le plus souvent ils en ont raconté les détails avec si peu de façons, qu’on est peu tenté de les suivre dans leurs courses au clocher. En France, qui oserait écrire désormais des souvenirs ou des impressions de voyage ? De l’autre côté du Rhin, un poète supérieur s’est emparé du titre heureux et simple, de tableaux de voyage ; — Reisebilder, et personne après lui ne peut plus y prétendre : king’s own, il est au roi ! C’est pourquoi on ne saurait blâmer M. Erich von Schönberg, qui a vu l’Inde et la Perse, d’avoir imité les Orientaux en donnant à son livre ce nom symbolique, Palmakhanda. Si vous n’avez pas sous la main de dictionnaire sanscrit, — ce qui est probable, — il vous suffira de parcourir la préface pour apprendre tout de suite la signification de ce mot. L’auteur a eu l’excellente idée de l’expliquer aux nombreux lecteurs qui ne l’auraient jamais deviné. « Ce titre de Patmakhanda, dit-il, que j’ai choisi pour ces pages, je l’ai emprunté à la langue de l’Inde si riche en images ; il signifie un lieu où le lotus abonde, et je ne crois pas avoir mérité le reproche de présomption, si j’ai présenté ces pages sous l’emblème d’un lieu où se trouve abondamment cette fleur tant célébrée par les Indiens !… »