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DU


MOUVEMENT INTELLECTUEL


PARMI LES POPULATIONS OUVRIÈRES.






LES OUVRIERS DES MONTAGNES-NOIRES ET L’INDUSTRIE DES DRAPS.[1]





Tandis que dans les Cévennes et les Monts-Garrigues les mœurs industrielles gardent leur originalité, grâce à la dissémination et à l’isolement des centres du travail, une tendance contraire se produit dans les départemens de l’Hérault et du Tarn. Deux groupes distincts habitent cette région, peu visitée encore : l’un est fixé au milieu des montagnes de l’Hérault, et l’autre dans les Montagnes-Noires, sur les confins des départemens du Tarn et de l’Aude[2]. Le caractère commun de ces deux groupes est un mélange de l’esprit méridional et de certaines influences empruntées au nord de la France. Les deux élémens semblent se disputer le terrain. La plus grande partie des ouvriers de ce vaste district sont enrôlés au service de trois villes manufacturières où règne une remarquable activité : Lodève et Bédarieux dans l’Hérault, Mazamet dans le Tarn. Quoique le travail y porte sur une même matière première, — la laine, — chacune de ces cités possède une physionomie fort tranchée, soit sous le rapport des applications industrielles, soit sous celui des mœurs et de

  1. Voyez les livraisons du 1er  juin, 1er  septembre, 15 octobre 1851, 15 février, 1er  août 1852, 15 janvier, 15 août 1853.
  2. Dernier fragment de la chaîne des Cévennes, qui abaissent leurs sommets en descendant vers le sud, les Montagnes-Noires se développent sur un espace de 40 à 50 kilomètres, et décrivent un demi-cercle dont les cités de Saint-Pons et de Castelnaudary marquent les deux extrémités.