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SCIENCES




DE L'ARROSEMENT DU GLOBE.




Ingenti motu stupefactus aquarum (Virgile)
Étonné du mouvement immense des eaux.
Καί σφιν Διὸς ὄμϐρος ἀέξει (Homère)
Les plantes croissent par la pluie du ciel


La chaleur et l’humidité, ou plus poétiquement le feu et l’eau, voilà la fertilité. Cette fertilité pour les plantes se traduit immédiatement en populations d’espèces animales, en passant des animaux qui se nourrissent de végétaux à ceux qui se nourrissent d’autres animaux. Dans les races supérieures, tout le monde connaît les herbivores et les carnassiers ; c’est donc en définitive la production des végétaux qui est la base et le régulateur de la vie sur toute la terre. Depuis le petit nombre de siècles où l’homme civilisé a parcouru la terre entière, il a pu, aidé de la vaste science qui porte aujourd’hui le nom de météorologie, jeter un coup d’œil sur l’ensemble des phénomènes que la nature déploie sur ce grand théâtre, et souvent même l’art a pu aider la nature dans les localités où l’espèce humaine, assez forte par sa population, par ses lumières, par ses travaux, par ses machines, n’était pas réduite à l’impuissance de la faiblesse ou à celle de l’ignorance. Comme il est toujours bon de définir par énumération, je rappellerai au lecteur que la météorologie de notre globe avait été déjà esquissée en partie dans les diverses blanches des sciences d’observation qui portaient les noms de géographie physique, de physique du globe, de connaissance dis climats, de statistique des productions du globe, sans compter les divisions de l’économie politique, de la botanique, de la zoologie, de la géologie, de la physique, de la chimie, de la mécanique, qui avaient pour objet la vie et l’espace sur la surface de notre terre.

En circonscrivant aujourd’hui ces notions générales et en se renfermant dans le cadre déjà bien étendu de l’arrosement ou irrigation superficielle de