DES ANIMAUX
L’épopée des animaux a son cycle profane, qui ne le cède pas en intérêt au cycle religieux[1]. On peut même dire, à certains égards, que ce cycle se continue encore. La langue symbolique que l’épopée religieuse s’était créée dans les sculptures des cathédrales, l’épopée profane l’a trouvée dans les figures du blason. La fantaisie du moyen âge, une fois lancée dans le domaine des réalités mondaines, ne s’en est pas tenue à ces bizarres applications : non contente de s’imposer aux mœurs, de régner dans la vie sociale, elle a inspiré la satire politique, puis elle a exercé sur la science et la philosophie elles-mêmes une influence que nous aurons à caractériser au terme de cette étude.
Le cycle profane de l’épopée des animaux s’ouvre dans les romans chevaleresques, et c’est le cheval qui figure cette fois au premier plan. Il est le type idéal du courage, du dévouement et de l’honneur. Ce n’était point seulement par simple caprice que les romanciers et les poètes assignaient à ce puissant quadrupède un rang
- ↑ Voyez les livraisons des 1er et 15 décembre 1853.