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le rocher patibulaire. À la fin de 1852, il y avait là 1,400 mineurs exploitant la superficie du sol, recueillant en moyenne, suivant le Times, une somme tellement forte, que nous osons à peine la transcrire dans la crainte qu’il n’y ait erreur (10 onces et 1/2 par semaine : MI cours français, 1,740 fr.). On citait quelques individus ramassant de 6 à 9 onces par jour (de 600 à 900 fr.) ; les joueurs tout à fait malheureux étaient en petit nombre. Les géologues, notamment M. Hargreaves, le promoteur de toutes ces merveilles, pensent que le genre d’exploitation adopté jusqu’à ce jour au Hanging-Rock ne peut donner une idée de ses ressources réelles, et que pour ravir toutes les richesses que cette localité renferme, il faudrait pratiquer des excavations profondes.

Nous n’avons trouvé aucuns renseignemens particuliers sur les autres régions aurifères de la Nouvelle-Galles du Sud : ce sont les Tuence-diggins, sur la rivière Abercromby, à 231 kilomètres sud-ouest de Sidney, et les Braïdwood-diggins, au sud, à la distance de 215 kilomètres. Le rapporteur colonial, M. Dunmore-Lang, se contente de dire que ces localités ne sont pas moins favorisées que les autres, et que probablement « des quantités d’or existent sur de vastes espaces, quelquefois à la surface, d’autres fois à une profondeur variant de 3 à 10 mètres. »

Ces renseignemens, qui se rapportent à la Nouvelle-Galles du Sud, donnent déjà l’idée d’une grande richesse. Il parait cependant que la province de Victoria est mieux dotée encore. En partant de Melbourne, ville assise au fond du grand bassin appelé Port-Philippe, et en prenant la direction du nord-ouest, on arrive, après une marche d’une trentaine de lieues, au district dont le centre est connu sous le nom de Mont-Alexandre. Voici ce qu’écrivait, en décembre 1851, peu de temps après la découverte, le sous-gouverneur colonial, M. Latrobe : « La quantité d’or recueillie dans cette localité se calcule aujourd’hui par quintaux et arrive à la ville par le courrier du gouvernement ou par les transports particuliers, à raison probablement de deux tonnes par semaine (environ 6 millions 1/2) : telle a été du moins la proportion pendant la dernière quinzaine… La plus grande partie de ceux qui exploitent les mines actuellement réalisent des bénéfices immenses… Une livre d’or par jour (1,250 fr. ) est une faible rémunération pour le travail de plusieurs individus associés : un groupe assez nombreux peut compter assurément sur cinq ou six livres (6 ou 7,000 fr.). Il y a des exemples de cinquante livres ramassées en quelques heures de travail (64,000 fr.). On a recueilli des quantités considérables à la surface même du sol. »

C’était le point de départ. Les avis qu’on reçoit périodiquement depuis cette époque ne démentent pas la première impression. Du